LES ETUDIANTS CASSENT LES MURS 

 

 

Mardi 16 mars, une centaine d’étudiants venus de plusieurs universités parisiennes se sont rassemblés peu après midi à la faculté de Nanterre pour détruire le mur de cloisonnement que le président, Olivier Audéoud, avait fait construire durant les vacances de Noël entre les bâtiments E et D. Derrière des banderoles « Sécuritaire hors de nos vies » et « C’est la liberté qui murmure », les étudiants, masqués et armés de masses et d’un bélier, n’ont eu besoin que de quelques minutes pour abattre ce mur de cinq mètres de longueur. Olivier Audéoud n’a bien sûr pas hésité une fois de plus à faire appel à la police, contraignant ainsi les manifestants à quitter rapidement les lieux avant l’arrivée de plusieurs dizaines de policiers qui ont occupé le campus durant plusieurs heures et procédé à de multiples contrôles d’identité. Cette présence policière sur l’université n’est pas tolérable.

 

 

 

 

 

Le cloisonnement des bâtiments de l’université s’intègre dans un vaste plan sécuritaire entamé il y a trois ans dans le cadre du Contrat Local de Sécurité (CLS) : suppression de la franchise universitaire qui interdisait à la police de pénétrer sur le campus, création d’une milice de vigiles, destruction de la cafétéria du bâtiment B, installation d’un système de vidéosurveillance, mise en place de postes de contrôle à l’entrée de chaque bâtiment, et, plus récemment, fermeture des locaux syndicaux et poursuites disciplinaires contre les étudiants tentant d’occuper la fac. Le mur séparant les bâtiments E et D a été construit pour les mêmes raisons que ceux séparant la tour administrative des bâtiments A et C : pour contrôler les allers et venues et empêcher les rassemblements. Il s’intègre aussi dans la logique de privatisation de l’université, chaque UFR (et donc chaque bâtiment) étant appelé à assurer sa propre autonomie commerciale.  

 

Le 16 mars, la mobilisation des étudiants a démontré qu’il était possible d’inverser le cours des choses. La lutte antisécuritaire ne fait que commencer, aujourd’hui luttons pour :

-        la suppression définitive des murs de cloisonnement

-       la réouverture de toutes les portes d’entrée et de sortie

-        le démantèlement du système de vidéo-surveillance

-         la dissolution des groupes de vigiles

-        la suppression des postes de contrôle à l’entrée des bâtiments

-        le rétablissement de la franchise universitaire qui interdisait à la police de pénétrer sur le campus

-         la réouverture des locaux étudiants

-         l’arrêt des poursuites disciplinaires

-         l’arrêt du processus de marchandisation

 

 

 Ce n’est qu’un début…