COMMUNIQUE DE L'AGEN

6 Novembre 2003

A l’occasion de l’organisation à Nanterre ParisX du forum des associations (patronné par Réso-u) l’AGEN et la CNT ont expliqué publiquement pourquoi elles boycottaient et condamnaient ce genre de manifestations corporatistes. Dans un tract commun diffusé le mardi 4 novembre 2003 l’accent était mis sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler « l’affaire Bresc » et ses relents racistes. Le silence de la direction de parisX sur la gravité des propos tenus par le professeur Bresc est également dénoncé. En effet, ce forum alibi tombe à point nommé puisque toutes les associations et organisations participantes ont emboîté le pas à la direction en gardant un silence complice sur ce nouveau fait de racisme caractérisé. No Pasaran, Non à l’impunité, tel fut le titre de notre tract, réaffirmant notre volonté de s’opposer à la banalisation du racisme institutionnel et de barrer la route en paroles et en actes à l’apartheid universitaire rampant.

Une organisation participante à ce forum -c'est-à-dire l’UEJF de Nanterre- fut citée en ces termes : « l’UEJF est aussi de la fête. Elle défend le sionisme c'est-à-dire la colonisation de la Palestine et l’apartheid. Elle est rattachée d’une part à des mouvements d’extrême droite israéliens (nous n’avons pas oublié la ratonnade toujours impunie de l’an passé de BRAHIM.B, administratif de la fac, qui avait le malheur d’être originaire du Maghreb) et est d’autre part une organisation confessionnelle qui n’a pas sa place dans une université laïque, tout comme l’aumônerie. » Comme à l’accoutumée l’UEJF va faire preuve d’efficacité en mobilisant ses réseaux médiatiques et droitsl’hommistes. A peine quelques heures après la diffusion de notre tract, une dépêche de l’AFP nous apprend que cette organisation a l’intention de nous poursuivre pour diffamation. La même dépêche nous apprend aussi que la LICRA et le MRAP ont apporté leur soutien à l’UEJF contre « les organisations étudiantes activistes de Nanterre qui devraient revoir leur cours d’histoire et de lutte contre le racisme ». C’est donc sans grande surprise que nos sionistes de Nanterre tentent de nouveau de crier au scandale en nous rejouant la petite symphonie des amalgames afin de redorer une image ternie par l’affaire Brahim.B de l’année précédente. Selon un shéma bien éprouvé nos contradicteurs ont recours aux mêmes techniques de l’intox et de la manipulation dispensées dans toutes les bonnes écoles de la pensée dominante.

1-D’abord on fait dire au texte incriminé ce qui nous arrange.

2-Ensuite on crée une fausse polémique autour de ce « qu’aurait dit » l’adversaire et de ce que doit devenir le seul objet d’un scandale livré clefs en mains.

3-On convoque des témoins dépositaires de prestigieux labels humanitaristes afin d’empêcher toute investigation ou recherche de la vérité.

4-Enfin, on tente par tous les moyens (y compris les menaces) d’empêcher l’ennemi déclaré de présenter ses arguments ou ses revendications réelles. Or, de telles procédés ne relèvent pas de la science exacte et à trop vouloir diaboliser l’ennemi on produit parfois l’effet inverse. D’autres fois, on crée un non-evenement ou simplement on fait un bide (cf. la récente fausse polémique autour de Tariq Ramadan).

 

QUE CHERCHE –T -ON A OCCULTER ?

 

1-A quoi servait ce forum ?

Dans un contexte de rigueur budgétaire la direction de parisX surprend par sa subite générosité financière et par son nouveau goût de la communication et de la transparence « démocratiques ». Car va –t-on enfin parler des préoccupations des masses étudiantes ?

- Des plans de privatisation généralisée et de démantèlement des acquis.

- Le scandale des non-inscrits encore rejetés cette année comme les précédente.

- La pacification des universités par le recours quasi-systématique à la répression des luttes.

- Mais encore, va-t-on enfin s’exprimer sur l’apartheid universitaire ? sur le contenu des programmes d’histoire et surtout sur les conséquences fâcheuses de l’occultation de la mémoire des peuples colonisés par la France dans les siècles derniers ? Sur les discriminations actuelles qui touchent leurs descendants devenus Français de droit ? Va-t-on débattre des enjeux de la laïcité ?

Rien donc de tout cela ne fut évoqué dans ce forum alibi. Dans ces conditions nous étions en droit de soupçonner la direction de parisX de vouloir se laver des éclaboussures de l’affaire BRESC et en sus aux frais de l’étudiant. Pour nous, toutes ces associations bidons ne sont présentes que pour servir à recycler les vieilles recettes de la collaboration à travers le dispositif du corporatisme politique. Dans ce schéma, les syndicats institutionnels ne sont pas en reste puisqu’ils jouent un rôle central dans la dépolitisation des débats, ce qui cache en réalité des choix et des options politiques réactionnaires. Voilà pourquoi l’AGEN se revendique du syndicalisme de combat qui représente de plus en plus un courant politique alternatif et radical sur les campus de France.

 

2-Bas les masques !

L’UEJF de Nanterre qui se réclame antiraciste refuse à ce jour de se prononcer sur le scandale Bresc. Pourtant, depuis plusieurs semaines une mobilisation très dynamique initiée par l’AGEN prend de plus en plus un caractère de masse et pousse les étudiants et les organisations à se positionner dans un camp ou dans un autre (en 5 jours, notre pétition a recueilli plus de 500 signatures). Cette mobilisation doit prendre de la vigueur car les enjeux de cette affaire dépassent le simple amphi dans lequel Bresc professait ou le campus de Nanterre. Les colonialistes n’ont pas leur place dans nos universités.

 

3-L’autre vrai débat

Lorsque nous critiquions l’UEJF de Nanterre nous critiquions sans détours, en plus de sa participation à ce forum-alibi et de son silence complice, son sionisme politique. Ceci n’est pas nouveau puisque l’AGEN a toujours déclaré haut et fort combattre ouvertement le sionisme qui est une forme de racisme et de colonialisme. La décision de l’Assemblée Générale des Nations Unies datant de 1975 ne déclarait pas autre chose en assimilant le sionisme au racisme. Malgré sa remise en cause en 1988 par les puissances impérialistes, la plate-forme des 3000 ONG au forum de Durban en 2001 a remis à l’honneur la nécessité de lutter contre cet autre apartheid qu’est le sionisme. Les défenseurs de cette idéologie ultra-réactionnaire qui divise et tue sont nos ennemis politiques. Nous avons choisi consciemment notre camp, celui des peuples opprimés et des masses populaires qui luttent.

 

4-L’actualité de la ratonnade du 13 novembre 2002

Un an après les évènements de novembre dernier les auteurs et les complices de cette violence fasciste continuent à rouler des jours paisibles et certains siègent même dans les conseils de notre université. Pourtant, il est de notoriété publique que l’UEJF de Nanterre n’a jamais eu les mains propres ni la conscience tranquille dans ces violences exercées par ce qu’elle nommait l’année dernière « des extrémistes juifs » (Cf voir notre dossier de presse). Dans ce contexte nos humanistes de la LICRA et du MRAP sont mal placés pour nous donner des leçons sur l’histoire du racisme ou sur la façon de le combattre. Libres à eux aussi d’estimer que l’UEJF « fait un travail de fond » contre les ligues fascistes juives telles la LDJ (quant en fait elle ne fait que reprendre un dossier de presse connu pour se refaire une virginité à peu de frais). Quant à nous nous savons exactement qui menace les défenseurs des Palestiniens, qui sème la haine et qui ratonne sur notre campus.

 

Notre but reste le même que celui inscrit dans le tract incriminé : nous affirmons que notre place est et restera dans les luttes où nous opposerons toujours notre détermination au racisme et au processus de fascisation.

 

De Nanterre à Birzeit non à l’apartheid et au racisme !

Vive le syndicalisme de combat  allié indéfectible des masses populaires et des peuples en lutte !

 

 

AGEN Pour un syndicalisme de combat !

Université de Nanterre. Local F307.

01 40 97 76 72 agenparis10@hotmail.com

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COMMUNIQUE COMMUN AGEN-CNT DU 3 NOVEMBRE 2003

NO PASARAN ! NON A L’IMPUNITE !

 

Cette année encore, le racisme est le bienvenu à Nanterre.

Le jeudi 23 octobre, Henri Bresc (professeur d’histoire médiévale) exposait doctement devant son amphi de 300 étudiants que « Les pays du Nord ont été trop généreux avec les pays du Sud. Sous prétexte d’études, les étudiants étrangers d’Afrique viennent en France pour se piquer et dealer ». D’un seul coup la propagande raciste et la négation des crimes coloniaux gagnaient leurs galons d’ « enseignements » universitaires… Pourquoi la direction de l’université n’a émis aucune condamnation publique des propos ni exigé de sanction exemplaire du professeur ? Pourquoi celui-ci bénéficie-t-il d’une couverture bienveillante sous les prétextes les plus divers ? Pourquoi cherche t-on à banaliser le racisme notamment quand il vient d’autorités officielles ? Certes le climat actuel consiste à montrer du doigt la jeunesse issue de l’immigration et à nourrir le consensus raciste.

Précisément sur notre campus, la direction de l’université est de plus en plus conciliante avec des pratiques et des actes inqualifiables. Le 4 et 5 novembre dans le cadre d’un « forum de la vie étudiante » (financé par le budget de la fac pour plusieurs milliers d’euros) la direction offre complaisamment une tribune officielle à des organisations telles que l’UNI. UNI qui soutient non seulement les réformes antisociales du gouvernement mais qui a aussi été lié à des groupes néo-nazis sans jamais les condamner. L’UEJF est aussi de la fête. L’UEJF défend le sionisme c’est-à-dire la colonisation de la Palestine et l’apartheid. Elle est rattachée d’une part à des mouvements d’extrême droite israéliens (nous n’avons pas oublié la ratonnade toujours impunie de l’an passé de Brahim.B, administratif de la fac, qui avait le malheur d’être originaire du Maghreb) et est d’autre part une organisation confessionnelle qui n’a pas sa place dans une université laïque, tout comme l’aumônerie.

Complaisante avec ces officines, la direction n’hésite pas en revanche à réprimer les mouvements sociaux que ce soit celui des sans-facs ou celui de l’année dernière dans l’éducation nationale qui se termine aujourd’hui par une menace d’exclusion d’un étudiant de sociologie via le conseil disciplinaire. Deux poids, deux mesures ! L’AGEN et la CNT refusent donc de participer au forum du Réso-U, émanation d’une direction qui couvre l’inacceptable. Nous affirmons que notre place est et restera dans les luttes où nous opposerons toujours notre détermination face au racisme et au processus de fascisation.

 

 

CNT Confédération Nationale du Travail (Local: C36) px@cnt-f.org

AGEN Pour un syndicalisme de combat ! Association Générale des Etudiants de Nanterre

(Local: F307) Tel: 01 40 97 76 72  agenparis10@hotmail.com