RECIT DES EVENEMENTS SURVENUS LE 21 OCTOBRE 2003

(Texte envoyé par des militants des JCR)

 

   Nous avions prévu lundi d'occuper la présidence de la fac de nanterre afin d'exiger l'inscription de tous les étudiants sans facs (étrangers, sans papiers, bac antérieurs, autre secteur, hors délai etc).

   Quand nous sommes arrivés sur les toits de l'université la nuit dernière, il se trouve que les force de l'ordre nous guettaient déjà, donc que quelqu'un nous a dénoncés. Ils ont débarqué en sautant d'abord sur les blacks et les reubeus... On a entendu des propos racistes tels que "les étrangers, rentrez chez vous" et même vu sur la fin, un signe nazi. Côté filles on était sept-huit. Lors de la fouille, et je rappelle qu'il était 4h30 du mat, qu'on était sur le toit, sous la pluie, ils nous on fait enlever bonnet + écharpe + gants + veste afin de nous fouiller, et que la nana qui fouillait mettait carrément la main dans le pantalon. Je précise qu'ils nous avaient auparavant alignés contre un mur sous la menace de flashballs et de matraques. Plus tard, après la vérification de notre identité, l'un d'entre nous (syndicaliste) a été arrêté. On était en train de partir quand les gars de la BAC (brigade anti-criminalité) on commencé à courir vers nous, à nous pousser avec des coups de pieds au cul, et ils avaient un chien qu'ils ont lâché.

   Ensuite, nous sommes tous partis au commissariat chercher notre camarade arrêté, avons envoyé un communiqué à l'AFP puis on est retournés à la fac, prendre un café et se réchauffer, avant de repartir sur la campus pour aller dans le cours de M. Lefebvre, vice-président de la fac qui s'occupe des inscriptions. A peine entrés dans son amphi, il annonce à ses élèves "le cours est annulé, on rattrapera la semaine prochaine". Aucun dialogue avec lui (pas surprenant) mais on a parlé avec les étudiants qui étaient très choqués sur ce qu'on avait vécu cette nuit. On a débrayé quelques amphis, et à environ 300 étudiants, on est partis devant le bâtiment où M. Lefebvre a son bureau. On y est allés pour demander à être reçus par lui... ce qui ne marchait pas. Donc, nous avons décidé (ce bâtiment étant dur d'accès), de retenir la portre dès que quelqu'un pouvait entrer ou sortir. Moi, je tenais la porte. Les étudiants ont fait le "forcing" pour rentrer, ils ont simplement poussé, un peu comme dans un concert ou un festival. A celà, les vigiles ont répondu : non seulement ils ont bloqué l'entrée, mais en plus ils ont littéralement tabassé certains camarades, fille ou pas. C'est ainsi que deux ont vu leur lunettes défoncées, trois-quatre ont eu des cocards, deux ont saigné du nez, le reste a été touché par du gaz lacrimogène, mais en fait il s'agit de gel qui reste collé (aux yeux notamment). Des étudiants qui ne résistaient pas ont reçu des coups. Un a été traîné par terre et tabassé par quatre vigiles.

   Après celà, de nombreux étudiants choqués étaient convaincus de notre action. Nous avons donc appelé France 2 et un reportage a été filmé pour ce soir, mais il n'a pas été diffusé. Nous en saurons sans doute plus demain sur les raisons qui ont fait qu'il n'a pas été diffusé, car on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi et si éventuellement une diffusion serait envisagée dans les prochaines éditions... mais le combat continue.