Le Parisien - 28 novembre 2002

 

Troubles

Une dizaine d’arrestations

à l’Université 

   Drôle d’atmosphère à l’Université Paris-X de Nanterre. Hier matin, la Direction de la Faculté a demandé l’intervention de la Police après l’agression d’enseignants et d’employés par une dizaine de jeunes. « Après avoir occupé la salle E 103, empêchant les cours de s’y dérouler ce matin (NDLR : hier matin), ils se sont rendus coupables de voies de faits sur des personnels enseignants et administratifs de Paris-X qu’ils ont aspergé de gaz lacrymogène », précise, dans un communiqué, André Legrand, le Président de l’Université. Ce dernier ajoute que «  les mêmes individus avaient déjà agressé des militants de l’UNEF et des personnels de l’Université, lundi 25 novembre, vers 22H00 ». Une dizaine de personnes ont été interpellé par les policiers avant d’être placés en garde à vue. « Plusieurs dizaines de policiers sont intervenus pour faire sortir des étudiants qui perturbaient le cours, explique Gaël, jeune militant à l’Union des étudiants de France (UNEF). Le cours a finalement été annulé, et les étudiants de Staps (NDLR : éducation physique et sportive) sont sortis en scandant : « Police partout, justice nulle part ». Après, j’ai vu les étudiants qui occupaient la salle sortir menottés et évacués par une sortie de secours ». Sur l’agression dont aurait été victime, lundi soir, les militants de son syndicat, Gaël dit : « ne pas savoir grand chose ». « J’ai entendu parler de cette histoire, mais je n’en sais pas plus. Quoiqu’il en soit, cela ne justifie en rien l’intervention des forces de l’ordre. C’est devenu comme un réflexe ici… » A ses cotés, xavier, également membre de l’UNEF insiste sur « la volonté délibérée de l’Administration de mater toutes contestations sur le campus ». « S’il y a un problème entre organisations syndicales étudiantes, cela doit se régler entre nous et pas avec la Police, plaide-t-il. Les étudiants interpellés n’appartiennent à aucune organisation syndicale, mais ils ont néanmoins le droit de revendiquer. » Contacté, André Legrand, n’a pas souhaité faire d’autres commentaires sur cette situation.

 

Stéphane SELLAMI