RIEN N'EST FINI.  TOUT COMMENCE.

(vivre et s'instruire à l'ombre des flashballs)

      Mercredi dernier, 27 novembre, alors que neuf d'entre nous occupaient pacifiquement une salle du bâtiment B, des vigiles au poil ras ont cru bon d'essayer de nous arracher notre banderole. Nous les avons gazés. Contrairement aux calomnies que le président Legrand a eu l'impudence de faire afficher sur tous les murs de la fac, il y avait parmi nous une majorité d'étudiants. Mais ces étiquettes nous importent peu. Même : elles nous dégoûtent. Elle est amère la saveur d'un savoir qui se dispense quand au dehors rôdent les vigiles. Il est sans joie le moment d'étude que nous avons acheté en nous prostituant chez MacDo ou ailleurs. Il est couvert de sang le diplôme que nous obtenons pour servir une société où règne la police.

    A ceux qui l'auraient oublié, nous rappelons que l'Université est née en 1208, quand, à la suite de luttes sanglantes, la prêvauté de Paris a dû accorder aux bâtiments de celle-ci le statut d'extra-territorialité. L'espace de l'Université était ainsi soustrait aux juridictions séculières, aux interventions des hommes du roi ; il était autonome. A Nanterre, le reniement de l'Université s'est achevé il y a quatre ans, quand elle fut incluse dans le contrat local de sécurité de la commune, nous livrant aux patrouilles de police, désignant une société de vigiles privée pour y assurer l'ordre, établissant une ligne rouge entre le bureau de l'infâme Guinot et le commissariat.

    L'initiative du 27 novembre visait à reprendre un espace, ne fût-ce qu'une salle, à la souveraineté policière qui étreint la fac. Au milieu de cent mensonges, le président de l’université soutient que nous étions armés de manches de pioches, que nous avions pris des casques avec nous et des gazeuses. C'est possible. Le droit à l'autodéfense n'est pas un droit qui se quémande, c'est un droit qui se prend. 

    Nous convions tous ceux qui éprouvent le besoin d'un tel espace, tous ceux qui envisagent un meilleur usage de leur corps et de leur esprit que celui de s'abrutir en amphi, tous ceux qui éprouvent le désir d'un partage des savoirs proscrits, d'une université sauvage par exemple, à nous rejoindre pour envisager une nouvelle occupation. 

 

RETRAIT DE LA PLAINTE DE L'UNIVERSITE

CONTRE LES OCCUPANTS DU 27 NOVEMBRE !

 

CESSATION DES POURSUITES JUDICIAIRES A LEUR ENCONTRE !

 

 

Offensive Autonome